Le chorégraphe et plasticien Frédéric Nauczyciel inscrit le projet Singulis et Simul dans la lignée du travail qu’il mène en France et aux États-Unis depuis de nombreuses années sur le concept de safe place, et la culture voguing qui se définit à l’origine par la célébration de la féminité dans la communauté transgenre noire américaine.

Singulis et Simul réunit des danseurEs voguing, un orchestre et une fanfare. 

Le projet prend place dans une salle de spectacle et amène le public à déambuler depuis les gradins jusqu’à la scène qui est alors envisagée comme un endroit de proximité accidentelle, rappelant la rue en milieu urbain où toutes les différences sont susceptibles de se croiser.

La présence sur scène d’un orchestre met en exergue l’un des fondements historiques majeurs de la culture voguing, ou ballroom, au départ marginalisée et stigmatisée, qui a construit sa propre organisation en s’inspirant beaucoup des salles de bal à l’époque baroque française où se reflétait avec force l’organisation sociale et politique de la cour royale. Sur scène, est aussi présente une fanfare qui rappelle les communauty bands, très populaires dans les quartiers noirs américains.

Du fait de leur cohabitation dans un même espace, ces trois expressions artistiques et politiques que sont le voguing, le baroque et le marching sont ainsi mises en tension, tissant l’idée que les pratiques urbaines et populaires sont aussi expertes que les pratiques savantes.

Frédéric Nauczyciel a créé une première version de Singulis et Simul le 29 janvier 2020 au Centre d’Art Contemporain de Cincinnati avec l’Orchestre Philharmonique de Cincinnati sous la direction de Keitaro Harada.  Le Grand Gardon Blanc produit la re-création du projet en France et en Europe qui se réalisera notamment grâce aux partenariats exceptionnels tissés avec la Musique de la Police Nationale et l’Orchestre National de Bretagne.